Origine du mot MOT SPAM

Origine du mot MOT SPAM

SPAM facile à démouler et à trancher

Le mot SPAM vient d’une pub sur les radios anglaises en 70 pour une boite de jambon … pas bon et a inspiré les Monty Python dans une de leur série TV. Ce mot a fini dans le dico. Monty Python : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monty_Python

Artiste Rodchenko

Le mot spam a un rapport avec le jambon. C’est la contraction de « SPiced hAM » (jambon épicé). Il s’agit d’un mauvais jambon en boîte américain, lancé en 1937 par la société Hormel Foods. Mauvais, mais populaire aux États-Unis dans les années 1970, grâce à de la publicité à la radio. Des messages radio qui passaient en boucle et qui martelaient le nom du produit pour que cela rentre bien dans les têtes des auditeurs : « Spam, spam, spam ! ».

Le phénomène était devenu tellement populaire, qu’il a inspiré un sketch aux Monty Python (pour les plus jeunes : Monty Python, c’était un groupe anglais d’humoristes, comme des youtubers, mais ça passait à la BBC…) Un sketch qui se passait dans un restaurant où tout le personnel répétait sans cesse : « Spam spam spam ! »

Spam : des déluges de messages sur internet

Spam est devenu synonyme de la publicité bourrage de crâne qui nous inonde. Le premier spam numérique de l’histoire remonte au 3 mai 1978. On le doit à un certain Gary Thuerk, qui a envoyé le même message à plus de 600 utilisateurs sur le réseau ARPAnet (l’ancêtre d’internet). Ces utilisateurs n’ont pas apprécié et comme les Monthy Python étaient très populaires à l’époque, notamment parmi les informaticiens et les pionniers de l’internet, ils ont rapidement associé l’envoi massif de mails au mot spam.

C’est ainsi que le spam est devenu le mot pour désigner les déluges de messages que l’on reçoit par internet. Souvent, c’est de la publicité. Parfois, ce sont des arnaques. On estime que 70 à 90% des messages qui circulent sur internet sont des spams. Avec une dépense énergétique non négligeable, mais on les voit de moins en moins car les logiciels de messageries, notamment Gmail(Nouvelle fenêtre), sont devenus très intelligents et arrivent à les bloquer avant même qu’ils n’arrivent sur nos ordinateurs. Cela dit, si le spam existe encore, c’est que ça marche.

Il y a toujours une proportion de gens qui cliquent sur les liens proposés. Soit pour acheter des articles, soit parce qu’ils se font avoir par des faux emails, ce qu’on appelle du phishing. Le mot a même franchi les frontières de l’e-mail, puisqu’on l’emploie aujourd’hui aussi sur les réseaux sociaux. En français : pourriel.

Source et texte :

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/nouveau-monde/nouveau-monde-d-ou-vient-le-mot-spam_4029119.html

HISTOIRE DU GRAPHISME ENGAGÉ / V1

HISTOIRE DU GRAPHISME ENGAGÉ / V1

Dans le flux toujours plus rapide et surchargé des informations, le design engagé reste un puissant vecteur de sensibilisation et de changement. Cet article explore comment le graphisme militant a contribué (et contribue encore) à éveiller les consciences sur des enjeux cruciaux tels que les droits humains, l’environnement & la justice sociale.
Le design engagé a toujours été un prescripteur de tendances, reprises ensuite par d’autres secteurs. Au LAB, nos expériences visent à contribuer à la transformation de la société, un pixel à la fois, en nous mettant au service de celleux qui la transforment.
Cet article, c’est un peu d’histoire, un peu de décodage, un peu d’hommage et de l’enthousiasme à revendre.

 

1/ GENÈSE DU GRAPHISME MILITANT

Le design engagé, c’est l’art de transformer des données brutes – injustices, urgences écologiques, inégalités sociales – en visuels qui cherchent moins à plaire qu’à provoquer une réaction, capturer l’attention, transmettre un message et/ou susciter une action.

Notre approche n’est pas exhaustive, elle est avant tout sensible

1.1 / CONSTRUCTIVISME RUSSE : PROPAGANDE MILITANTE

Le constructivisme russe a marqué un tournant décisif dans l’histoire du design graphique, influençant profondément les approches modernes de la communication visuelle. Né dans le contexte post-révolutionnaire de la Russie du début du XXe siècle, ce mouvement artistique et architectural se caractérise par une esthétique avant-gardiste, fondée sur les idées d’optimisation fonctionnelle, de simplicité et d’abstraction.

Les artistes constructivistes, tels qu’Alexander Rodchenko et El Lissitzky, ont révolutionné le graphisme en intégrant des éléments de typographie démesurée, de géométrie abstraite et de composition dynamique, visant à transmettre des messages clairs et puissants. En privilégiant l’usage de formes simples et de couleurs primaires, ils visent non seulement à attirer l’attention visuelle, mais également à éduquer et à mobiliser, en alignant l’art sur les objectifs sociaux et politiques de l’époque.

Le constructivisme a ainsi posé les bases de nombreuses pratiques contemporaines du design graphique, en mettant l’accent sur la fonctionnalité de l’art et son rôle dans la société, inspirant les générations futures de designers à penser le visuel comme un outil de communication et de changement social.

Artiste Rodchenko

1.2 / LE BAUHAUS, OUI MAIS NON (MAIS UN PEU QUAND MÊME)

Le Bauhaus, bien que principalement associé à l’architecture et au design industriel, a également exercé une influence significative sur le graphisme. Toutefois, le qualifier de “militant” serait trompeur. Le Bauhaus n’était pas militant dans le sens traditionnel du terme, centré sur des causes politiques ou sociales spécifiques. Son militantisme était plutôt d’ordre conceptuel et éducatif, visant à révolutionner la façon dont l’art et le design étaient perçus, enseignés et pratiqués.

Fondé par Walter Gropius en Allemagne en 1919, le Bauhaus aspirait à abolir la distinction traditionnelle entre les beaux-arts et les arts appliqués. L’objectif était de créer des œuvres qui soient à la fois esthétiquement remarquables et fonctionnelles, intégrant l’art dans la vie quotidienne. À nos yeux de laborantines graphiques, cela représente une forme de militantisme en faveur de l’accessibilité de l’art et du design, promouvant l’idée que tout objet, du bâtiment au mobilier en passant par le matériel typographique, devait être à la fois beau, utile & accessible/lisible.

En graphisme, le Bauhaus a milité pour une approche minimaliste et fonctionnelle, mettant l’accent sur la lisibilité, l’utilisation de la géométrie et la typographie sans ornement. Les designers du Bauhaus, tels que Herbert Bayer et László Moholy-Nagy, ont été pionniers dans l’utilisation de compositions asymétriques, l’intégration de la photographie dans la mise en page (la technique du photomontage), et le développement de polices de caractères sans serif, qui sont devenues des éléments fondamentaux du design moderne.

Ainsi, bien que le Bauhaus ne soit pas militant au sens d’une lutte pour des causes politiques ou sociales spécifiques, il était profondément révolutionnaire dans sa remise en question des conventions artistiques et dans son engagement à fusionner l’art avec les aspects pratiques de la vie quotidienne. Son influence persiste dans l’enseignement et la pratique du design graphique contemporain, témoignant de son héritage d’innovation et de son approche intégrée de l’art et du design.

Ne cachons cependant pas que l’école du Bauhaus pratiquait, à quelques exceptions près et malgré son ouverture artistique, une idéologie conservatrice en termes de genre. Si ce sujet vous intéresse, nous vous conseillons “Les femmes du Bauhaus – Entre adaptation et affirmation” de Susanne Böhmisch.

László Moholy-Nagy. Peintre, plasticien, photographe
HERBERT BAYER. Typographe, designer, architecte

2 / LE GRAPHISME DE PROTESTATION

Dès les premiers jours, avec les affiches propagandistes de la Première Guerre mondiale, le graphisme a été utilisé comme un outil pour mobiliser les masses et influencer l’opinion publique. Cette tradition se poursuit et se diversifie avec les mouvements sociaux des années 1960, où les affiches deviennent plus colorées, audacieuses, et expérimentales, reflétant l’esprit de liberté et de rébellion de l’époque.

2.1 / JOHN HEARTFIELD & LE PHOTOCOLLAGE

Au début du XXe siècle, des figures comme John Heartfield utilisent le photomontage comme une forme de protestation contre le fascisme, prouvant que l’art peut être une arme puissante contre l’oppression. Puis, dans les années 60 et 70, différentes formes de protestation se développent souvent ancrées dans une culture visuelle propre aux différentes région du monde.

Ce même John Heartfield « réalise en 1928 l’une de ses affiches politiques la plus connue, pour “la liste des 5” : “la main a 5 doigts, avec 5 vous pouvez faire échouer l’ennemi. Votez pour la liste 5”. L’idée du 5 fonctionne aussi bien pour le visuel que pour le texte et apporte une cohérence globale et un impact visuel, avec cette main de travailleur, aux doigts salis, qui se projette pour saisir (probablement des cols blancs !). On voit également les membres de la république de Weimar ou de la droite fasciste pendus à des 5 aux côtés des grandes figures religieuses avec le slogan “Faites les comptes. Manifestez pour la révolution ! ». (John Heartfield, le photocollage comme arme politique – Graphéine)

JOHN HEARTFIELD. artiste allemand. Il fut, avec Raoul Hausmann, l'un des premiers à utiliser la technique du photomontage.
JOHN HEARTFIELD. artiste allemand. technique du photomontage.

Aux Etats-Unis toujours, Emory Douglas, l’artiste dont les œuvres pour le Black Panther Party mélangent habilement graphisme et militantisme, marque également les courants graphiques engagés.  Ces artistes, à l’instar d’un Ed Hall au Royaume-Uni, ont révolutionné l’esthétique militante, prouvant que l’écrit exposé doit désormais être “successivement photogénique, filmable, numérisable” pour capturer l’attention sur différents médias. Cette modernisation soudaine ne tient pas du hasard mais répond à une nécessité de rendre le message militant visible et impactant dans un monde de plus en plus numérisé.

Dans les contributions américaines marquantes, celle de Barbara Kruger, avec son style emblématique mêlant photographie et typographie pour interroger les structures de pouvoir et l’identité. Son travail a toujours été une grande source d’inspiration au LAB. 

« Sur de larges bannières, elle agrandit des images publicitaires issues de magazines et leur adjoint un slogan explicitement dirigé vers le public, qui questionne l’autorité, blanche et masculine, et les stéréotypes véhiculés par les médias. Ses photomontages, limités à trois couleurs (rouge, noir et blanc). (Fabienne Dumont – Dictionnaire universel des créatrices – © Éditions des femmes – Antoinette Fouque, 2013.

Emory Douglas est un artiste graphique américain - Membre des Black Panther
BARBARA KRUGER. Artiste conceptuelle américaine

ECRIT & SOURCE : lahplab.com

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GRAPUS, un graphisme d’utilité publique

GRAPUS, un graphisme d’utilité publique

Grapus est un groupement de graphistes revendiquant un statut d’auteur. 

Il est créé en 1970 par Pierre Bernard, François Miehe (qui s’en retire en 1980) et Gérard Paris-Clavel. En 1975 Jean-Paul Bachollet et en 1976 Alex Jordan les rejoignent.

Décrit comme « un bureau de graphisme d’extrême gauche », Grapus affirme son intention de « changer la vie » et va s’attacher à développer dans une même dynamique recherche graphique et engagement politique, social et culturel. Le nom Grapus est la contraction d’une insulte soixante-huitarde « crapule stalinienne » (crap stal) et du mot graphisme3.

Historique

Les trois fondateurs se sont rencontrés pendant le mouvement étudiant de mai 1968, dans l’atelier populaire chargé de la production des affiches murales et slogans de Mai 68 à l’École des Arts-déco, l’un des deux lieux qui s’en occupaient à Paris, avec l’École des beaux-arts de Paris.

Ils commencent à travailler avec la lutte pour l’arrêt de la guerre du Vietnam, pour l’identité visuelle de la CGT Paris et sur des campagnes d’affichage du Parti communiste français.

À partir de 1978, Grapus a l’occasion d’exposer dans d’importantes expositions comme à Paris (Musée de l’affiche), à Amsterdam (Stedelijk Museum), à Aspen (Colorado) et à Montréal (Musée d’art contemporain). Ils réalisent des affiches célèbres et influencent les jeunes générations par leur éthique à la fois novatrice et engagée.

Grapus a accueilli de nombreux participants et stagiaires ; en tout plus que 80 personnes ont fait partie du collectif. La conception des images réalisées s’est prêsque toujours faite collectivement1.

Leur style est marqué par l’utilisation de l’écriture manuscrite et de l’assemblage de techniques diverses (dessin, peinture, photo, texte).

Fin 1990, le collectif Grapus décide de cesser ses activités. En 1991 il reçoit le Grand prix national des arts graphiques à titre posthume.

L’après Grapus

Pierre Bernard fonde, avec Dirk Behage et Fokke Draaijer, « l’Atelier de Création Graphique », qui travaille dans les domaines de l’édition, de l’affiche, de la signalétique et dans le domaine de l’identité visuelle, avec toujours la même conviction (Grapus) que « le graphisme a une fonction culturelle d’utilité publique ».

Gérard Paris-Clavel crée avec Vincent Perrottet l’atelier « les Graphistes associés », qu’il quittera rapidement en 1992. Il devient graphiste indépendant pour développer dans son atelier d’Ivry-sur-Seine une activité artistique autonome à côté de son travail de commande d’artisan graphiste. En 1991 il crée avec Marc Pataut, l’association Ne pas plier.

Alex Jordan fonde l’atelier « Nous Travaillons Ensemble » (NTE) avec Ronit Meirovitz et Anette Lenz (qui faisaient partie de son groupe de travail à l’intérieur de Grapus) avec l’idée, de continuer naturellement la démarche « Grapus ». « Nous Travaillons ensemble » a travaillé en binôme avec l’association de photographes « le bar Floréal » depuis sa création en 1985 et cosigne également de nombreuses réalisations de l’association multidisciplinaire « la Forge ». Actuellement {2024) NTE est composé de , de Valérie Debure et d’Alex Jordan.

Le Fonds Grapus

À la dissolution du groupe en 1990, il est décidé de céder les archives à la ville d’Aubervilliers au sein des Archives communales. Les documents ont fait l’objet d’un tri et d’un classement à partir de 2001. Il s’agit de la collection la plus complète à ce jour (863 affiches) documentant 20 années de création collective au service de thèmes sociaux, culturels et politiques.

La ville d’Aubervilliers a travaillé en collaboration avec la bibliothèque Forney de la Ville de Paris et le soutien de la Mission Recherche et Technologie du ministère de la Culture, pour pouvoir mettre en ligne le Fonds Grapus sur son site Internet

Source :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Grapus

Les affiches présentent ci-dessous ont pour la plupart plus de 20 ans, voir 56 ans…. et cela ne bouge pas… aujourd’hui !

Chien poster Grapus
Logo Musée du LOUVRE
Logo secours Populaire

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